PARCOURS IBC 2016


Cette année, le « salon » a été moins spectaculaire, mais certainement très innovant.

Deux mouvements très forts : l’adoption globale de l’IP dans la production, la post production et la distribution et le recours aux stockages déportés : le « nuage » qui n’est pas seulement un serveur, mais qui abrite maintenant tout le hardware d’une chaine de production que les avancées technologiques, la fibre et les redondances diverses mettent instantanément à la disposition des utilisateurs.

Troisième nouveauté, la résurgence des satellites :

Hispasat and Intelsat lancent des utilisations dynamiques de leur segments spatiaux à l’aide des modems Newtec MDM 5000, ce qui veut dire que l’on peut établir une liaison avec 100kbs pour une relation 4 fils avec le SNG et passer instantanément à une demande à 20Mbs. Outre que cela permet la facturation à l’usage réel, le modem permet la commande automatique de l’antenne par un technicien en MCR, ce qui permet de faire partir le véhicule avec un technicien vidéo/son n’ayant pas une expérience particulière au niveau transmission.
SES va également lancer ce type de services avec des transpondeurs de grande puissance. (voir we transfer pour l’utilisation dynamique)

Un nouveau système Immarsat world basé sur trois satellites 120° couvrant la totalité du globe, permet de partir n’importe où avec une antenne de 85cm de diamètre en étant sur de pouvoir transmettre en bande Ka et sans besoin de bilan de liaison.

Egalement, les systèmes de réalité virtuelles associés aux liaisons IP ou satellite sur IP évoluent vers de l’aide technique in situ : un technicien muni de lunettes de réalité virtuelle qui lui permettent de voir le sujet ou l’objet sur lequel il doit travailler peut avoir en surimpression 3D les positions du câblage ou être guidé à distance par un médecin dans les cas d’intervention d’urgence.

A l’horizon 2020, une flotte de 108 satellites dits « Leo » par opposition aux Géo(stationnaires) et au Méo vont être lancés et stabilisés à 1400 kms de la terre et vont permettre des liaisons plus rapides que la fibre terrestre, reliés entre eux par laser et outrepassant ainsi les freins administratifs des pays traversés.

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Ces modifications se sont ressenties largement dans le domaine de l’économie des constructeurs audiovisuels et dans les statistiques établies par l’IABM (International Association of Broadcasting Manufacturers) qui montre que si, de 2009 à 2012 la croissance des ventes était générale, elle s’est limitée en 2012 et 2016 aux secteurs des serveurs et de l’automation. (voir photo page suivante)

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Ce que les industriels du secteur pensent du Brexxit :

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La caméra Panasonic Varicam LT dispose de deux paramètres ISO natifs de 800 et 5000 ISO qui permettent sans bruit supplémentaire de tourner en très basse lumière.

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Cette nouvelle capacité est possible par l’intégration de deux circuits analogiques de chaque pixel du capteur de la Varicam LT : un par ISO natif.

La sensibilité de la caméra est ainsi plus élevée sans que le bruit n’augmente permettant des prises de vues très réalistes en lumière naturelle.

La nouvelle caméra Canon C 700 renonce à la forme appareil photo des C100-300-500 pour revenir à une ergonomie classique, un système autofocus permet à l’opérateur de reportage de se concentrer sur son cadre et de maintenir son sujet principal au point.

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Egalement chez Sony, des dongles ou des circuits internes aux caméras Xdcam permettent de transmettre les images en IP avec double flux proxy et broadcast live, permettant le montage des proxys dés le début de la prises de vues et la conformation automatique avec Qos quand les éléments en qualité de diffusion ont fini d’être rapatriés.

Egalement des caméras 4K de plateaux en 2/3 de pouce pour répondre au besoin de la production live.
Même proposition de Grass Valley et Ikegami.

Chez Arri, une adaptation réussie sur leur nouveau steadicam d’un Maxima permettant le passage de low en up mode sans rupture. (voir We transfer)

lien : https://www.arri.com/camera/camera_stabilizer_systems

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et des poignées de commande filaires très ergonomique

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Chez Dream Chip, la caméra miniature HD ATOM ONE avec un dynamic range de 10 Diaphragmes et CCU intégré, genlocable

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Et également une caméra 4K :

Capteur 4K 2/3 de pouce, une seule sortie 12G en 4KP60 et une sortie Raw simultanée pour le traitement en post production, refroidissement passif et acceptant de multiple objectifs

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Au delà de ces évolutions, Thomas Edwards, VP Engineering and Development at FOX Networks Engineering and Operations a affirmé au cours d’une conférence qu’il n’y aurait pratiquement plus de hardware broadcast dans leur locaux en 2020, simplement des serveurs et des terminaux tels qu’on en voit dans toutes les entreprises et que les techniciens iraient choisir l’application qu’ils souhaitent : montage, étalonnage, etc ..et la louerait en swappant leur carte de crédit (celle de Fox bien entendu) pour s’en servir le temps voulu.

Certains constructeurs avancent dans ce sens comme Embrionix qui fabrique des dominos permettant de connecter les sources vidéo et audio directement dans des grilles IP 10/100 Gbs

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D’autres comme Suitcase TV proposent leur architecture Iphrame et présentent des switchers sur le nuage. En vérité, il s’agit d’architectures qui gèrent de manière transparente des entrées IP et SDI, proposent des mises à dispositions accélérées de fichiers proxy permettant de réaliser la réalisation, avec les effets et habillages voulus, de postes de réalisation distants et livrent au consommateur le document en qualité parfaite.
C’est une façon pour les fabricants de programmes de limiter leurs équipes et le matériel sur les lieux de captation et donc de faire des économies de mise en place en profitant du confort d’un studio pour la réalisation. Les grands fabricants de caméras participent aussi à cette réorientation en proposant des caméras à sortie IP.

Voici un switcher tel que nous pouvions le découvrir et l’éprouver sur le stand Suitcase TV

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Parmi les choses intéressantes découvertes à l’IBC, le stand Technicolor a été une de mes meilleures surprises. D’abord par leur abord créatif de la réalité virtuelle qui m’a plongé pendant 9 minutes dans une cellule de prison avec les pensées, les actions et les bruits environnants. Heureusement que l’expérience était de courte durée !

Ensuite par la qualité de ce que les ingénieurs et les étalonneurs de Palo Alto ont mis au point pour améliorer le SDR (standard dynamic range) vers les nouveaux formats HDR (High dynamic range). Le résultat est saisissant, très proches d’un HDR natif.

Effectivement comme ancien opérateur de cinéma, je sais que ce que le HDR nous propose aujourd’hui permet de réaliser facilement ce que les directeurs photo des films avaient obligation de compenser par leur maitrise de l’éclairage (filtrage des parties trop lumineuses et appoint sur les parties sombres) et s’adaptant au gamma des pellicules d’alors.
Aujourd’hui les écrans vidéos Oled adaptés permettent effectivement d’avoir de vrais noirs et des blancs brillants.

En tous cas, la démonstration de Technicolor était saisissante, et plus probante que celle de Dolby en projection où la rémanence de la lumière du laser est semblable à celle des projecteurs Xénon de projection, dés lors que nos yeux s’habituent à l’obscurité profonde de la salle

Et tout cela se termine par une bonne lecture

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